SOUVENIRS SOUVENIRS
Par J.P. Debailleul
Le champ de tir sur la base de Rochefort
Je crois me souvenir de cette période qu’était la préparation militaire.
Nous partions de Joinville dans un camion bâché équipé à l’arrière d’un escalier vers le polygone de tir de la base de
Rochefort.
Arrivés sur place on nous avait distribué des MAS 36 et nous voilà partis, en colonne par trois en
direction du pas de tir.
En chemin on croise un groupe de P 23 qui revenaient de cet exercice et en fin de peloton suivaient deux
arpètes portant sur l’épaule leurs deux MAS 36 emmanchées l’un dans l’autre par les baïonnettes !
Et le capitaine de tir Roffet qui braillait sur ces deux gars. Il avait des expressions
très crues pour nous expliquer le maniment de ces armes modernes !
La caserne Joinville
C’était, je crois, un dimanche après midi, il faisait chaud et nous étions pour la plupart torses nus et depuis les chambres
qui donnaient sur la rue Bégond, des gars discutaient avec les filles de " l’Ohio ", bar à p…. qui était sous nos fenêtres sur le trottoir d’en face.
Arrive un gars en civil, je crois, qui circulait dans la rue.
Un de nos camarades a
alors lancé en direction de la fille " Tiens ! un client pour toi ! "
Horreur ! c’était
apparemment un officier qui rentrait à la caserne !
Les fenêtres furent condamnées quelques jours car personne ne
voulut se dénoncer….
Souvenirs d’Auxerre
Je me souviens de ce qui m’avait le plus surpris en arrivant sur la base au Camp Sud : C’était la clôture avec son chemin de ronde, les miradors, et la sono.
Pourtant quelle
différence par rapport à Joinville ! Les chambres étaient à taille humaine (6 lits au lieu de 14). Les
rapports et la musique, les douches ou l’on courrait pour être les premiers, il ne fallait pas s’attarder car souvent on
n’avait pas le temps de se rincer, la vanne d’eau étant coupée.
On débarquait de l’autorail venant de La Roche-Migennes en gare de Monéteau-Gurgy. Après un petit trajet à pied on passait devant la décharge souvent fumante à l’entrée de la base.
Qui se souvient de la bande de stagiaires laotiens qui avaient tout assimilé mais loupaient régulièrement leurs tests de fin de cycle pour rester en France ! Ils s’entassaient dans une vieille " Vedette ", eils sentaient la cocotte, mais lorsqu’ils nous voyaient, à pied sur la route, ils nous proposaient souvent de nous prendre.
Le
colonel Pernin, commandant la base, nous accompagnait lors des retours
des congés de Noël ou de Pâques pour une marche de la journée de 25
kms, afin de nous faire oublier notre blues de rentrer de vacances. C’est la que j’ai découvert les rations
K. Il faisait lire au rapport les offres d’emploi de Thomson ou de CSF, sans doute pour nous motiver.
Il a, je crois d’ailleurs, terminé sa carrière en enseignant à l’école de la rue de la Lune à Paris.
Et notre adjudant préféré "TARZAN " ! avec les tours de bâtiments en marchant en cadence mais en raclant nos
brodequins un pas sur quatre, le fameux " Quatre temps " appris à Saintes.
Nous étions vraiment des gamins
insouciants.
Je l’ai revu plus tard en rapatrié sanitaire à DUGNY (Le Bourget).
Et la sono qui rythmait notre vie au son des marches napoléoniennes à fond les kilowatts.
Nous avons été la dernière promo à sortir d’Auxerre en Avril 1960.
Je me souviens de
cette dernière réunion au réfectoire et ensuite l’école a déménagé pour aller à Joinville.
J.P. Debailleul